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27 avril 2010 2 27 /04 /avril /2010 13:35

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« Notre Occident juge nécessairement l’Antiquité à la lumière de ses propres facultés ou, plus exactement, de ce qu’il suppose d’après les facultés intellectives qu’il a cultivées si exclusivement qu’il ignore ses autres possibilités.

Or le problème de l’intelligence n’est pas résolu pour autant ! A côté de l’intelligence cérébrale, nous avons une intelligence émotive que le « cérébralisme » traite en phénomène indépendant.

On prête volontiers à l’animal une certaine intelligence, tout en résumant ce complexe intellectif sous le nom d’instinct. Or il est possible de transmettre un ordre verbal à l’animal domestiqué, ou familier, à condition que celui-ci ait pris l’habitude de sa signification. Tel son, tel mot, signifient qu’il doit se comporter d’une façon donnée. Mais l’observation montre que le sens émotif de l’animal perçoit la volonté émotive de l’homme, sans que celui-ci ait besoin de l’exprimer par la parole, car l’animal comprend l’intention éprouvée, comme il pressent les tremblements de terre ou autres cataclysmes, comme il comprend que son maître va partir en promenade ou en voyage, comme il pressent la mort.

Dans la même catégorie d’intelligence, il faut classer la transmission de pensée entre humains. Qu’une pensée soit éprouvée émotivement, cette émotion se transmettra soit à une personne, soit à une foule, et la distance ne joue plus aucun rôle. Il reste un lien émotif entre la mère et son enfant.

La stèle du hérault royal Intef, porteur du sceau royal, compagnon unique de Thoutmès III, énumère longuement ses qualités, parmi lesquelles on relève : « … Prêtant son cœur pour écouter les requêtes de tout plaignant, et de tout homme de vérité dénué de tromperie, au cœur équitable, le véritable, dont le cœur sait et connaît les pensées alors que rien n’est sorti de ses lèvres, parlant à l’entendement, suivant son cœur… » (Urk, IV, 970.)

Or notre pensée est toujours descriptive, elle pourrait être définie comme visuelle. Il nous est normalement impossible de penser quoi que ce soit sans que cette pensée se présente à nous en image ou en écrit. Sans la formulation (muette ou exprimée), c’est-à-dire sans une expression imagée et descriptive, il n’y a pas de pensée mentale. Le mental est constrictif, il contracte en image ce que nous éprouvons ou constatons. La substance mentale tend vers le centre, vers la définition de ce qui fixe : elle est centripète.

L’émotion, par contre, pourrait être définie comme auditive, elle dilate. Le sens émotif (et non pas l’émotion qui est un résultat) est d’une substance rayonnante. L’émotion, elle, résulte de l’effet de l’intelligence émotive dilatante sur le complexe solaire constrictif, en tant que réaction intermédiaire avec la pensée humaine, réaction qui donne la possibilité d’une interprétation mentale.

Chez l’animal le centre émotif passe directement au centre actif, ordonnateur, du système central.

La connaissance de cette source intellective du centre émotif, en connexion avec l’intelligence cérébrale, peut ouvrir les yeux  sur une tout autre façon de penser et d’agir. Elle n’exclut plus une connaissance directe, sans aucun intermédiaire physique ou descriptif. C’est ici le siège de ce qui fait l’intuition, et cette faculté peut être cultivée au point de permettre, entre personnes dûment préparées, la communication de la pensée sans aucun signe extérieur.

Ce contact (qui est une véritable identification personnelle) permet de résoudre des problèmes d’ordre technique et pratique là où notre mode mental analytique ne voit que des enchaînements quantitatifs mécaniques. »

 

Le Miracle Egyptien.

R. A. Schwaller De Lubicz

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